Les espoirs élevés et la réalité

Les deux équipes françaises arrivaient à Paris en tant que championnes olympiques en titre, avec le statut de meilleures équipes mondiales. Les filles venaient de remporter le Mondial en décembre, tandis que les garçons s’étaient imposés à l’Euro en janvier. Sur le papier, tout semblait réuni pour que le handball français continue de briller. Pourtant, la réalité du terrain a été bien différente.

La déception des garçons : un parcours chaotique

L’équipe masculine, dirigée par Guillaume Gille, a connu un parcours tumultueux dès le début du tournoi. Dans une phase de groupes particulièrement difficile, les Bleus ont essuyé deux défaites contre le Danemark (29-37) et la Norvège (22-27), laissant planer le doute sur leur qualification. Une égalité arrachée in extremis face à l’Égypte (26-26) a permis de maintenir l’espoir, suivi de victoires face à l’Argentine (28-21) et la Hongrie (24-20). Cependant, cette quatrième place en groupe a révélé les difficultés des Français à retrouver leur niveau de jeu habituel.

L’élimination en quart de finale face à l’Allemagne a marqué un triste épilogue pour les Bleus. Avec seulement deux victoires en six matchs, les tenants du titre ont clairement déçu. Ce résultat est d'autant plus douloureux qu'il signe la fin de carrière de plusieurs légendes du handball français, dont Nikola Karabatic, qui rêvait d’une sortie plus glorieuse.

Les filles : une finale qui laissait espérer mieux

Côté féminin, le parcours a été plus solide mais non sans frayeurs. Après une demi-finale remportée de justesse face à la Suède, les Bleues ont craqué en finale contre la Norvège. Rapidement dominées, elles n’ont jamais réussi à inverser la tendance, concédant une défaite qui scelle leur tournoi sur une médaille d’argent. Si ce résultat reste brillant, il n’en demeure pas moins que les joueuses visaient l’or, et la déception se lisait sur les visages au moment de la remise des médailles.

Un adieu amer pour une génération dorée

La fin de ces JO a également été marquée par l’émotion des adieux de grands noms du handball français. Outre Nikola Karabatic, Vincent Gérard, auteur d'une prestation exceptionnelle contre l’Allemagne, et Valentin Porte ont également tiré leur révérence. Leur sortie, sans médaille autour du cou, contraste avec leur riche carrière. Pour Karabatic, en particulier, cette élimination prématurée sonne comme une sortie de scène inachevée.

Une réflexion nécessaire pour l'avenir

Le bilan des JO de Paris 2024 est le plus faible pour le handball français depuis 2004. Après deux décennies dominées par les succès olympiques, avec des médailles d’or en 2008, 2012, et 2021, ce recul nécessite une réflexion profonde. Bien que les résultats soient décevants, ils rappellent la difficulté de rester au sommet et la nécessité de renouveler les dynamiques de victoire.

Bravo aux Bleus et aux Bleues pour avoir porté haut les couleurs de la France.